Écrire un article sur la pédagogie de Pierre PEROZ parait impossible ! Comment résumer un livre de 277 pages en quelques lignes ? Je partage ici ma fiche de lecture, quelques photos du livres qui me permettent de questionner ma pratique. Cela ne reste que le bilan d’une lecture personnelle, je ne peux que vous conseiller de lire vous-même Peroz en entier.
La pédagogie de l’écoute, Pierre PEROZ.
Cela fait quelques années que j’ai entendu parler de cette pédagogie de l’écoute. Cela fait 1 an que j’ai acheté la méthode avec les 11 histoires pour MS et GS. Et je viens de lire « Apprentissage du langage oral à l’école maternelle – Pour une pédagogie de l’écoute. »
OUUUUUAH !! Mais pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt ? Pourquoi ce livre, édité en 2010, ne faisait pas partie des grands classiques à l’IUFM ? Bon OK j’ai eu le concours en 2006 ! Mais pour moi, il est à découvrir en formation à côté de Catherine TAUVERON, Emilia FERREIRO ou encore Laurence LENTIN ou Mireille BRIGAUDIOT (liste non exhaustive).
Les extraits présents dans l’article viennent de l’ouvrage de Pierre PEROZ. Je pense que lire ses propres mots marquent plus que mes notes !
Avant de détailler plus ma lecture et ce que j’en ai retenu, voici les différents ouvrages écrits par Pierre PEROZ :
La fiche de lecture qui suit est faite à partir de la lecture du premier ouvrage de PEROZ (édition CANOPE). J’ai aussi les 2 derniers ouvrages (une année de langage en MS et GS).
Je n’ai pas encore pu lire le deuxième ouvrage. A partir du sommaire, il montre des similitudes mais aussi des différences avec le premier. Une richesse dans les deux : la transcription de séances de langage oral avec les élèves.
Les 2 derniers ouvrages commencent par un résumé de la pédagogie de l’écoute. Résumé car Peroz ne parle alors que de la pédagogie de l’écoute autour de la compréhension de textes littéraires, mais cela va beaucoup plus loin ! C’est pourquoi je vous conseille vraiment la lecture du premier ouvrage aux éditions CANOPE. Problème : il n’est plus édité, alors faites appel à vos connaissances ou aux bibliothèques de votre ville.
Pourquoi intégrer la pédagogie de l’écoute dans sa classe ?
– le dialogue pédagogique ordinaire ne permet pas de développer des compétences langagières mais seulement d’évaluer celui qui sait. C’est en le lisant que je me suis dit : « Mais oui c’est tellement évident. On enchaine les questions, on avance dès que la réponse est donnée mais on oublie alors beaucoup d’enfants, on les frustre. Et surtout, on ne les aide pas à apprendre avec nos questions incessantes. »
– la pédagogie de l’écoute se travaille partout et tout le temps. Pas que lors de séances autour de textes littéraires, mais lors d’un échange informel sur la première neige de l’année, lors d’une séance autour de l’emploi du temps … On observe les productions des enfants « Que voyez-vous ? » « Qu’en pensez-vous? »
– la pédagogie de l’écoute est nouvelle pour les enfants mais aussi l’enseignant : il faut alors se laisser du temps et leur laisser du temps. Perdre ces habitudes du dialogue pédagogique ordinaire prend du temps. Les enfants sont étonnés de pouvoir parler « librement », sont perdus sans les questions fréquentes de l’adulte. Il m’a été difficile au début de me mettre en retrait même si je sais que c’est nécessaire. j’ai été un peu perdue lors de « mauvaises réponses » sur la compréhension de l’histoire sans réaction de la part des autres enfants. Depuis j’ai relu PEROZ, et j’en reviens au texte sur le moment ou lors d’une séance décrochée avec certains élèves.
– avec la pédagogie de l’écoute, les enfants parlent plus longtemps mais commencent à s’écouter réellement et à réagir à partir des interventions de chacun. « je suis d’accord avec parce que … Je ne suis pas d’accord, moi je pense que … ». Le langage évolue, se complexifie, les propositions deviennent plus longues et plus nombreuses.
– travailler les albums autrement. Pour cela, je vous conseille la lecture de l’article sur La Moufle où j’explique comment je travaille la compréhension à partir d’un album. Mais lire PEROZ me conforte dans l’idée de faire attention à ne pas montrer les illustrations à chaque fois, à trouver de nouvelles manière de présenter un album, de travailler la compréhension.
– alterner lecture d’albums, contage mais aussi lecture de textes littéraires sans support imagé.
– des pistes pour évaluer le langage EN CONSTRUCTION : longueur des énoncés, désignation des qualifications des personnages, emploi des temps, des connecteurs logiques et temporels.
Résumé de ma lecture
Voici la fiche de lecture plus complète : peda ecoute PEROZ
Pour conclure, terminons avec les mots de Pierre PEROZ : « On apprend à parler en parlant et non en écoutant ou en répétant même si ces deux opérations participent toujours au travail énonciatif »
J’espère que cet article vous aura donné envie de vous plonger dans cette pédagogie. Tout échange est le bienvenu afin de faire encore évoluer nos pratiques !
C’est génial la pedagogie de l’écoute. Je lai mise en place apres avoir lu qqs articles ici et là sur internet. Dans ma classe, j’adore voir les mains se lever sans avoir à poser une question quand je viens de lire un album ou qu’on vient de faire une écoute musicale ou encore qu’on observe des œuvres d’art.
Il faut cependant que j’achète le bouquin dont tu parles car j’ai quelques interrogations.
J’ai les 2 livres MS et GS et je rencontre parfois quelques difficultés. Que faire quand un enfant dit quelque chose de faux et que ça n’est pas relevé par les autres. Par ex, en ce moment on travaille sur Ali Baba (livre GS) et pendant le travail « De quoi vous rappelez-vous? », un enfant dit que les voleurs ont tué Ali Baba. Aucun enfant ne relève tout de suite, un enfant dit plus tard que les voleurs ont tué son frère.
Mais l’élève qui a donné une réponse fausse n’est pas forcément très attentif et n’a pas, je pense, entendu la phrase vraie. Je fais quoi? Je ne relève pas? J’attends la séance décrochée suivante? Ça perturbé vraiment notre façon de faire…
Je ne pensais pas que mon commentaire serait si long…😅
Merci pour ta lecture attentive.
En effet, j’ai aussi rencontré ce problème. En lisant Peroz et en échangeant avec mes collègues, nous avons compris qu’il fallait revenir sur le texte « écoutez-bien ce que le texte nous explique. Est-ce que vous êtes d’accord avec ce qui a été dit avant ? »
Si l’erreur de compréhension est récurrente ou que les élèves n’ont toujours pas compris avec la relecture du texte, effectivement il conviendrait de travailler ce passage en séance décrochée. A ce moment, il est possible de revenir parfois à un dialogue ordianire ou même d’être très explicite pour aider les élèves à la compréhension.
Cette pédagogie perturbe enfant et enseignant car nous n’en avons pas l’habitue mais avec de la pratique, chacun s’y fait.
Merci pour tout ce travail de qualité. Grace à toi j’ai écouté une conférence de peroz et cherche son livre. Merci beaucoup!
Merci pour ton partage. Je cherche le premier ouvrage mais sans succès!
Continue à nous interroger sur nos pratiques!!