Quel matériel ? Comment l’utiliser ? Voici des questions qui arrivent en fin d’année, avant cette nouvelle rentrée.
Voici comment nous nous organisons dans la classe depuis plusieurs années : MS-GS ont du matériel individuel, les PS ont accès au matériel collectif. Le matériel individuel oblige les enfants à prendre soin de leurs propres outils, d’être organisés. Cela leur permet d’être plus autonomes et les prépare petit à petit à l’élémentaire.
Le matériel de chaque élève
Voici une description du matériel individuel.
– une boite avec des feutres, un crayon de papier, un stylo, une paire de ciseaux, un marqueur, un Woody (pour l’ardoise), une gomme, un tawashi (fait maison ! ) et une règle. Les colles sont collectives : les Netglue pot achetées lors d’un congrès AGEEM chez Scol-art’rex (Je recommande !! économique, écologique, ne se renverse pas grâce à une membrane et sur une année, rempoter une seule fois … TOP !!). Le matériel pour colorier (crayons de couleurs, feutres pinceaux ou craies) est collectif et rangé dans le coin art.
– un cahier de traces
– un classeur des suivi des apprentissages (le fameux CSA)
– un carnet alphabétique pour le lexique vu en classe
– un classeur de suivi des activités
– un classeur pour ranger les plans de travail et fiches d’activités qui repart dans les familles à chaque vacances
– une pochette pour ranger les fiches ou dessins non terminés
– des brevets
Les différents cahiers ou classeurs les suivent durant les 3 années dans l’école.
Distribution du matériel lors des premières séances de langage
Les premières séances de langage se font autour du matériel de classe (surtout ce que l’on a dans sa boite-trousse) et permettent de le distribuer.
– Séances de langage oral avec les MS pour donner le nom et rappeler la fonction de chaque outil : le feutre pour dessiner, les stylo ou le crayon de papier pour écrire … On décrit, on fait des jeux de KIM ou de marchande, puis les enfants passent commande pour remplir leur trousse. Des séances simples qui permettent de mettre les enfants en confiance et qui me permet d’évaluer le langage oral en compréhension et production.
– Séances de langage écrit pour les plus à l’aise, après un rapide rappel du nom et fonction des outils, sous forme de LOTO, domino ou jeu de marchande. Puis une séance où chacun a des étiquettes qu’il doit « décoder » en reconnaissant le mot sur la carte lexique ou pourquoi pas pour les plus experts (l’avantage de suivre ses élèves et de les connaitre) leur demander d’écrire la liste de ce qu’ils veulent dans leur boite.
Les différents classeurs
Les autres classeurs et cahiers sont rangés dans un meuble avec une case par enfant d’une année sur l’autre.
Le classeur de réussites (ou CSA)
Il est rempli par l’enfant et donné aux parents 2 fois dans l’année. Un précédent article explique plus en détails son utilisation, faite au maximum avec les enfants.
Le classeur de suivi des activités
Ce classeur regroupe des fiches de suivi pour tous les jeux de l’école (un boulot énorme fait au fur et à mesure des années, depuis des années, merci aux collègues qui ont créé puis aidé à compléter ces fiches).
En début d’après-midi, les élèves arrivant au compte goutte, l’accueil se fait sous forme d’activités d’entrainement.
L’enfant va chercher son classeur ( divisé selon les compétences du jeu – langage écrit – repérage dans l’espace – puzzle – construction …), choisit la page du jeu qu’il veut faire. Si le jeu n’est pas dans sa classe, il va le chercher puis revient faire l’activité dans sa classe. Durant 20-30 min, il avance dans le jeu en suivant la progression des fiches.
Ce moment permet aux élèves d’arriver et s’installer à leur rythme, de découvrir tous les jeux de l’école, de s’entrainer, de persévérer. C’est aussi un moment où je peux m’attarder plus avec un élève en difficulté et revoir une compétence particulière.
Le classeur de fiches
Le dernier classeur regroupe les plans de travail et les fiches que les élèves font sur la période. A chaque fin de période, il repart dans la famille avec une lettre expliquant ce que la classe a appris dans chaque domaine, les livres lus et les chansons et poésies apprises. Pour des soucis économiques et écologiques, je demande aux parents de vider les feuilles et de me le rendre à chaque début d’année scolaire, il est en effet très propre car peu manipulé par les enfants et peut faire facilement 3 ans.
Les cahiers et la pochette
La pochette
Que faire des fiches non terminées, des dessins à peine commencés ? Voilà comment est née l’idée de la pochette dans la classe de ma collègue.
2 cartons scotchés ensembles sur un bord et voilà une pochette que les enfants décorent lors de la première séance d’arts (cette année, c’était avec la technique du scotch d’Hervé TULLET) . Il pourrait s’agir d’une simple pochette à rabat mais un format plus grand (quasiment A3) et sans rabat est plus facile à ouvrir et à utiliser pour les élèves.
L’année prochaine, au dos de cette pochette, je ferai un pense-bête pour les élèves avec les différentes graphies des lettres, les quantités et écritures chiffrées, les chiffres à écrire s’ils veulent s’entrainer et le nom des jours (référents affichés au tableau ou sur les murs mais pas toujours très visibles pour les plus fragiles)
Le carnet de lexique
Ce carnet est donné en MS. A chaque fois qu’un nouveau champ lexical est vu en classe, les élèves doivent coller les étiquettes dans le carnet alphabétique.
J’ai longuement réfléchi à ce carnet, à comment organiser les mots dedans … par ordre alphabétique ? par thème ?…
Je ne travaille pas plus que cela l’ordre alphabétique, mais j’ai fait ce choix pour plusieurs raisons :
* varier le rangement du lexique. Sur les affichages collectifs, il est déjà rangé par thèmes.
* travailler la reconnaissance des lettres et l’association des différentes graphies quand l’enfant doit coller l’étiquette sur la bonne page.
* travailler le principe alphabétique quand le carnet est utilisé pour compléter des mots croisés. L’enfant doit chercher quel son il entend au début et donc à quelle lettre est rangé le mot pour compléter sa grille de mots croisés.
Le cahier de traces
Comme les autres cahiers, il suit l’élève sur les 3 années dans la classe. Il est cependant plus évolutif que les autres outils.
Il va donc regrouper toutes les traces que laissent l’enfant des premiers graphismes aux dessins à la copie ou à l’encodage.
Je sais que ce sont des activités totalement différentes et on explicite bien la différence avec les élèves, mais je trouve que le cahier commun diminue le nombre de matériel pour les enfants et évite de s’éparpiller.
De plus, je séparais au début les cahiers mais certains PS avançant plus rapidement avaient besoin d’un cahier d’écrit qui n’était pas prêt. Le cahier unique permet aussi à l’enfant de voir l’évolution dans ses graphismes, ses dessins et ses écrits, de voir les évolutions en parallèle.
La partie graphisme : les pages sont blanches, après avoir travaillé le graphisme en art sur des formats souvent plus grands ou collectifs, un temps est consacré à garder une trace de son geste, de l’artiste vu dans ce cahier.
Ensuite vient la partie écriture puis encodage. Les pages sont lignées, au début des gros carreaux, puis un lignage plus proche du SEYES. On y regroupe les dessins guidés et les mots copiés, les phrases copiées mais aussi des essais d’encodage.
Voilà pour le matériel rangé dans le casier de chaque enfant.
En plus, ils ont des brevets, accrochés au mur.
Les PS ont des brevets sur les activités de motricité fine, de manipulation leur permettant de gérer leur autonomie et de voir les progrès. Quand une activité est réussie, elle est cochée sur le brevet, ainsi la fois prochaine qu’il choisit cette activité, l’enfant fait une consigne plus complexe.
Les MS-GS ne les utilisent plus car ils ont leur plan de travail. Cependant, pour réguler les activités autonomes en maths, ils ont un brevet regroupant les jeux maths à faire en autonomie.
Mais ce manque de visibilité de leurs progrès me questionne…
Je ne veux pas d’un outil lourd comme un cahier avec tous les domaines et toutes les compétences travaillées durant les 3 ans, j’aime l’idée du brevet plus facilement manipulable, selon moi, de manière autonome, plus focalisé sur une activité ou une compétence précise.
Une future réflexion à venir : mêler ceintures de compétences, brevets et plans de travail … afin d’avoir de vrais plans de travail où l’enfant choisit la compétence qu’il veut travailler.
Depuis l’écriture de cet article, j’ai développé les plans de travail (enfin plutôt feuilles de route au début) pour les MS GS. Je vous invite à lire cet article. J’y donne aussi des trames de brevets.
Wouah merci pour ce partage très détaillé !
Merci beaucoup. Il va falloir que je mettre à jour cet article : le matériel a un peu évolué 😉
Waouh super travail! 😊 Je vais avoir une classe de ps-ms et je souhaite modifier mon fonctionnement de classe. Je trouve l’idée des brevets pour les petits et des plans de travail pour les moyens top! J’ai quelques petites questions. Avez-vous construit ou créé les brevets ? Concernant les plans de travail comment les construisez-vous ? Est ce que vous avez une trame modifiable ? Je vous remercie.
Merci beaucoup pour vos mots. J’ai effectivement créé les brevets en fonction des activités en classe. Et depuis l’écriture de cet article, je me rends compte qu’ils ont bien évolué, il faudrait que je remette tout cela à jour … quand j’aurais le temps.
Dans un autre article (autonomie des élèves)dont je viens de rajouter le lien ci-dessus, je donne les fichiers des brevets.
Pour les plans de travail, je les personnalise pour chaque enfant. Je ne donne pas de trame car ils dépendent vraiment du projet et des compétences de chaque enfant. Il ne s’agit que de 8 cases sous Word. Je vous conseille la lecture sur l’autonomie des enfants qui détaille vraiment ce système.