Voici la deuxième séquence sur le carnet d’artiste : LA SURFACE. La progression des séances vont permettre aux enfants de construire la notion de SURFACE et de jouer avec.
Séquence autour de LA SURFACE
Une surface, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi la travailler en maternelle ?
Je ne suis pas une spécialiste en art, alors j’ai cherché, j’ai lu. Surface, support, des termes à définir, à comprendre afin de répondre aux demandes des élèves.
Les objectifs ont été atteints et même plus : les élèves ont compris ce qu’était une surface (espace limité que l’on peut remplir), ils l’incluent maintenant à leurs dessins. « il faut faire les bras des bonhommes en surface, tu sais pour colorier dedans. »
La séquence est prévue de telle manière à ce que les enfants prennent conscience de la surface, l’observent, la définissent puis jouent avec. Le premières séances sont assez directives puis laissent place à la créativité et aux expérimentations artistiques.
Une séquence riche que j’ai envie de prolonger en allant plus loin : la surface papier, sa feuille, la modifier, jouer avec … mais ça sera une autre séquence.
Pour trouver la séquence sur LA SURFACE en totalité, vous pouvez cliquer sur ce lien : carnet artiste 21-22:surface
Comment a été construite cette séquence ?
Comme expliqué dans l’article sur la réflexion autour du carnet d’artiste et l’article précédent sur les verbes ACCUMULER, REMPLIR, ORGANISER, les composantes et variables artistiques, connues sous les acronymes SMOG et RITA occupent une place importante lors de ces séances d’art. Merci Karine pour nos riches discussions nocturnes qui nourrissent ma pédagogie.
Les références artistiques sont bien sûr non exhaustives. Les artistes ont été choisis selon la réponse qu’ils peuvent apporter à la consigne ouverte. Même si certaines séances peuvent être plus directives, les artistes ne sont pas un modèle à suivre, mais une inspiration, des réponses possibles à une question artistiques.
La séquence prévue peut évoluer :
– les séances peuvent être doublées, certaines prenant plus de temps sont terminées plus tard.
– il est important d’écouter les élèves, de rebondir sur leurs propositions, doutes ou questions, ce qui amène parfois un axe différent que ceux prévus.
Séances et créations des élèves de MS-GS
Petit rappel : Les photos présentées ne sont pas des modèles à atteindre (consignes ouvertes !) mais les créations des élèves de ma classe avec leur vécu en art, leur créativité, leur personnalité, leur confiance en eux et en moi.
1- Remplir DANS les surfaces, AUTOUR des surfaces
Afin d’aider les élèves à comprendre la notion de surface, j’ai choisi de leur en faire manipuler. Choisir des formes, les coller sur sa feuille et REMPLIR chaque forme avec des graphismes. En parallèle, sur la page d’à côté, afin de comparer, les enfants collent des formes et doivent REMPLIR autour. Une consigne pas si évidente pour tous.
Observer les pages côte à côté, décrire, réinvestir le lexique vu dans la séquence précédente. Lors des échanges, le terme SURFACE apparait pour la première fois : « dans la surface, autour de la surface ».
2- Lignes et surface
Après avoir manipulé des surfaces papier, les enfants doivent les tracer : des lignes qui se croisent, des surfaces qui se créent. Une première séance plus libre, puis une plus guidée.
La notion de surface se construit : elle doit être fermée, elle peut être petite ou grande. Les enfants utilisent les Poscas avec différentes pointes, comme lors de la séquence précédente. Ils font le parallèle entre pointe fine pour remplir petite surface (plus précise) et pointe large pour les grandes surfaces (plus rapide).
Le choix du noir et blanc est fait afin de rentre l’ensemble plus graphique, plus visuel. Nous faisons aussi le rapprochement avec l’expo idéale d’Hervé Tullet, souvent mise en place dans la classe.
3- Dessiner une surface, différencier lignes et surfaces
Les consignes se complexifient un peu : remplir sa page de couleurs puis dessiner des surfaces. Attention tout le reste sera noir. Les enfants essayent, se trompent. La situation elle-même leur montre que dessiner n’est pas obligatoirement tracer une surface, en effet quand on recouvre de noir la page, les traits disparaissent.
Une séance complexe mais un temps d’échanges qui aide les élèves à construire encore plus finement la notion de surface. Ils opposent lignes et surfaces. Lors des moments libres, leurs dessins évoluent, les traits simples (bras de bonhomme, tige de fleurs …) sont remplacés par des surfaces qu’on peut colorier.
4- Surfaces identiques, reproduire sa surface
Maintenant que les enfants sont plus à l’aise avec la surface, il est temps de leur proposer une situation problème : « Dessine une surface et reproduis-la à l’identique. » Les enfants sont libres dans leurs choix pour les outils et les gestes.
L’observation des traces de chacun, leur confrontation, la verbalisation des idées permettent aux enfants d’avancer dans leur recherche et de définir précisément le terme REPRODUIRE. Une surface identique est une surface qui a la même forme ET la même taille.
Certains présentent les objets qu’ils ont utilisés pour reproduire une surface à l’identique. J’apporte à ce moment des outils de la classe, normographe, gabarit. Sur la même page, divisée en 2, les enfants choisissent une surface et la reproduisent avec l’outil de leur choix.
5- Reproduire une surface, découverte de techniques artistiques particulières
Cette situation problème nous permet de découvrir des techniques artistiques qui font sens pour les enfants et leur permettent d’agrandir leur bagage culturel.
– le tampon
Créer son tampon, imprimer en positif, découvrir des artistes.
Notre projet fresque en fin d’année, nous fera aussi découvrir la xylographie – tampon en négatif, certains enfants ont fait le lien avec le carnet d’artiste. 😉
– le NOTAN
Pour découvrir cet art japonais, j’ai encore proposé une situation libre aux élèves. A partir d’une photo de NOTAN, l’observer, la décrire, la comprendre, essayer de faire de même : faire un équilibre entre le noir et le blanc.
Certains enfants réinvestissent le gabarit afin de reproduire des surfaces identiques, d’autres ne font pas les liens. Les échanges en fin de séance trouvent alors leur place pour aider les enfants à comprendre et donc à apprendre.
Le NOTAN étant une technique particulière, nous regardons un film qui explique le fonctionnement : papier découpé. Ensuite les enfants créent leur propre NOTAN. Les élèves rencontrent des obstacles matériels (découper) mais aussi propres à la technique (réaliser les surfaces sur le bord, ne pas faire des dessins trop petits). Les essais et l’entraide lors des séances permettent des créations personnelles très riches.
Bilan de cette séquence
Une séquence plus résistante pour les élèves, la notion de surface est beaucoup plus difficile à appréhender que celle d’accumuler pour eux. Et pourtant … Ils ont cherché, ont essayé, se sont trompés, ont appris et ont pris du plaisir. Je suis convaincue que la première séquence les a beaucoup aidés ainsi que la pédagogie dans la classe (entraide, libre choix, développer la confiance en soi…).
J’avais dans l’idée d’aborder aussi avec eux la photocopie, la multiplication informatique. Ce sera pour une autre séquence sur la surface.
De beaux moments tous ensemble que j’ai hâte de mettre de nouveau en place. Le carnet d’artiste, un rituel hebdomadaire, qui permet à tous de progresser en art mais aussi en langage et gagner en confiance en soi.
Merci énormément pour tout ce travail. je vais tenter de m’y mettre. Peut-être connaîs tu déjà mais les réalisation avec les tampons me font grandement penser aux Haricots des oeuvres de Claude Viallat
oui. Claude Viallat fait partie des artistes présentés au moment des dernières séances sur la reproduction des surfaces.